Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Traductions de rock songs + histoire, contexte, vidéos et reprises. Songs translations + covers. All in English/French!

ROCKTRANSLATION.FR

David Bowie - Future Legend

Future Legend pose le décor d'une ville dystopique, Hunger City, où vivent des Chiens de Diamant; cette courte chanson introduit cet album Diamond Dogs, qui fut l'un des premiers concept albums.

Il y est beaucoup question du 1984 de George Orwell. Bowie avait voulu adapter le roman d'Orwell sur scène, mais la veuve de George Orwell lui en a refusé les droits. Il a donc créé cet album mélangeant sa fiction et celle d'Orwell.

 


Pochette de l'album : la peinture originale de la pochette, où l'on voit les parties génitales du chien, fut censurée.

A la fin de cet article, une longue interview du chanteur faite par William Burroughs publiée dans le magazine Rolling Stone en Février 1974.

En interview en 2002 : "Rétrospectivement, la dystopie a été un élément central de mon travail au cours de ma carrière. De fait, s'il doit y avoir un fil conducteur dans ce que je fais, c'est dans les paroles qu'on peut le trouver. Je reviens assez souvent sur le même thème, à savoir ce sentiment d'auto-destruction.
Je crois qu'on peut percevoir cet élément apocalyptique comme la manifestation d'un problème interne. Il y une vraie angoisse taraudante quelque part, et ces angoisses me viennent probablement de façon mi-réelle, mi-fictive."

(Il utilise le mot faction comme si cela eût été un néologisme entre fact et fiction. Néologisme sémantique, car faction a le même sens de partie sédicieuse en anglais comme en français)

 


Future Legend lyrics lay the scene for the dystopian Hunger City where Diamon Dogs live. This Diamond Dogs album of 1974 is one of the first concept albums.

He wanted to produce a show arround the 1984 book by George Orwell. But Orwell's widow denied him the rights to do so, so he mixed his fiction with Orwell's into this album.

 


Said he in a 2002 interview: "In retrospect, dystopia has been a strong theme in the work that I’ve done down the years. In fact, I think if there is any consistency to what I do it, it’s going to be the lyrical content. I’m saying the same thing a lot, which is about this sense of self-destruction.
I think you can see the apocalyptic thing as the manifestation of an interior problem. There’s a real nagging anxiety in there somewhere, and I probably develop those anxieties in a ‘faction’ [fact/fiction] structure."

Album sleeve: the painting originally had the genitals of the dog visible, but that was censored. Below the original sleeve:

 


Traduction des paroles / French translation of the lyrics
 

David Bowie - Future Legend

Et dans la mort
Alors que dans l'allée fangeuse se putréfient les derniers corps
Les volets se soulèvent de quelques pouces dans le Temperance Building
Perché sur la colline du braconnier
Et des yeux rouges mutants fixent la Hunger City
A bas les grosses huiles

Des mouches grosses comme des rats se repaissent de rats gros comme des chats
Et dix mille peuploïdes se scindent en petites tribus
Se terrant dans les plus hauts gratte-ciels stériles
Telles des meutes de chiens à l'assaut des devantures de Love-Me Avenue
Déchirant et recouvrant vison et renard argenté servant de jambières
Le blason familial fait de saphir et d'émeraude fissurée
Adviendra à tout moment
L'Année des Chiens de Diamant
Ce n'est pas du rock'n'roll
C'est un génocide !

David Bowie - Future Legend

 

1974 interview

Bowie a le nez qui l'irrite...., l'interviewer américain, lui ne semble pas connaîte la signification des verbes anglais to nick et to cocoon

Rolling Stone magazine, début 1974 :
                                  William Burroughs interviewe David Bowie.

(the interview in English in the Rolling Stone website is to be found here)

Je vous ai fait la première traduction en français de cette interview :

"Burroughs: Tu fais toutes tes conceptions graphiques toi-même ?

Bowie: Oui, il faut que je prenne le contrôle de tout. Je ne peux laisser personne d'autre faire quoi que ce soit, car je trouve que je peux mieux faire les choses, de mon point de vue. Je ne veux pas que d'autres personnes jouent avec ce qu'elles croient que j'essaie de faire. Je n'aime pas lire les choses que les gens écrivent sur moi. Je préfère lire ce que les enfants ont à dire sur moi, parce que au moins ce n'est pas leur métier.

Les gens me regardent pour voir ce qu'est l'esprit des années 70, au moins la moitié d'entre eux le font. Ils émettent des critiques que je ne comprends pas. Ils deviennent trop intellectuels. Ils ne connaissent pas très bien le langage de la rue, ils rament pour s’en servir. Ils doivent donc le faire en recourant à des dictionnaires, et ça leur prend plus de temps.

Je suis allé dans une école de la classe moyenne, mais je suis issu de la classe ouvrière. J'ai eu le meilleur de ces deux mondes, j'ai connu ces deux classes sociales, donc j'ai une idée assez aigüe de la façon dont les gens vivent et des raisons pour lesquelles ils le font. Je ne peux pas trop bien l'exprimer, mais j'ai un ressenti à ce propos. Mais pas pour la classe bourgeoise. Je voudrais rencontrer la reine et alors je saurai. Comment appréhender l'image que les gens ont de vous ?

Burroughs : Ils essaient de vous coller une étiquette. Ils veulent vous voir avec l'image qu'ils ont de vous, et s'ils ne la voient pas, ils sont très contrariés. Écrire, c'est voir jusqu'où vous pouvez vous rapprocher pour y parvenir, c'est l'objet de tout art. Que pensent-ils que l'homme veuille vraiment, un prêtre du whisky embarqué dans une mission à laquelle il ne croit pas ? Je pense que la chose la plus importante au monde est que les artistes prennent le contrôle de cette planète parce qu'ils sont les seuls à pouvoir faire bouger les choses. Pourquoi devrions-nous laisser ces putains de politiciens de la presse écrite prendre notre place ?

Bowie : Je change souvent d'avis. En général, je ne suis pas très d'accord avec ce que je dis. Je suis un très mauvais menteur.

Burroughs : Je le suis aussi.

Bowie : Je ne sais pas si c'est parce que j'ai changé d'avis ou si c’est parce que je mens beaucoup. C'est quelque part entre les deux. Ce n’est pas que je mente vraiment, c’est que je change d'avis tout le temps. Les gens me renvoient toujours à des choses que j'ai dites, et pour moi c’est juste que je ne pensais pas à grand-chose. On ne peut pas garder toujours le même avis sur telle ou telle chose pendant toute sa vie.

Burroughs : Seuls les politiciens figent ce qu'ils pensent, et basta. Prenez un homme comme Hitler, il n'a jamais changé d'avis.

Bowie : Nova Express m'a vraiment rappelé Ziggy Stardust, que je vais mettre en scène dans une représentation théâtrale. Il y a quarante scènes en tout, et ce qui serait bien, c’est que les acteurs apprennent les scènes bien sûr, que nous les numérotions et mélangions ces numéros de scène dans un chapeau l'après-midi de la représentation, et que nous les jouions ainsi dans l’ordre de ce tirage au sort. Je tiens tout ça de toi, Bill... pour que ça change tous les soirs.

Burroughs : C'est une très bonne idée, un découpage visuel dans un ordre différent.

Bowie : Je m'ennuie très vite et ça donnerait une nouvelle énergie au spectacle. Je suis plutôt de la vieille école, je pense que quand un artiste fait son travail, il ne lui appartient plus.... Je vois juste ce que les gens en font. C'est pourquoi la production télévisuelle de Ziggy devra dépasser les attentes des gens par rapport à l’idée qu’ils s’en faisaient.

Burroughs : Peux-tu nous expliquer ton image de Ziggy Stardust ? D'après ce que j’en comprends, cela a un rapport avec le fait que le monde arrivera à sa propre destruction d'ici cinq ans.

Bowie : Mon avis est qu’il reste cinq ans avant l’apocalypse, avant la fin de la Terre. Certains ont dit que la fin du monde sera due au manque de ressources naturelles. Ziggy est dans une position où tous les enfants ont accès aux choses qu'ils pensaient vouloir. Les personnes âgées ont perdu tout contact avec la réalité et les enfants sont livrés à eux-mêmes à pouvoir piller tout ce qu'ils veulent. Ziggy était dans un groupe de rock & roll, et les enfants ne veulent plus de rock & roll. Il n'y a plus d'électricité pour jouer. Le conseiller de Ziggy lui dit de recueillir des nouvelles et de les chanter, car l’on manque de nouvelles. Ziggy le fait donc, et arrive alors une terrible info. "All the Young Dudes" est une chanson qui parle de cela. Ce n'est pas un hymne à la jeunesse comme on le pensait. C'est tout le contraire.

Burroughs : D'où vient cette idée de Ziggy, et cette idée de cinq ans ? Bien sûr, l'épuisement des ressources naturelles ne provoquera pas la fin du monde. Il entraînera l'effondrement de la civilisation. Et il réduira la population d'environ trois quarts.

Bowie : Exactement. Cela ne provoque pas la fin du monde pour Ziggy. La fin arrive quand les infinis arrivent. Ils sont vraiment comme un trou noir, mais je les fais jouer par des acteurs, car sinon il serait très difficile de représenter un trou noir sur scène.

Burroughs : Oui, un trou noir sur scène serait une dépense incroyable. Et la représentation devrait avoir lieu en permanence, et commencerait par phagocyter la Shaftesbury Avenue (NB PLB : la rue à Londres où sont concentrés beaucoup de théâtres).

Bowie : Ziggy est conseillé en rêve par les infinis pour écrire l’avènement d'un Starman. Il écrit donc "Starman", qui est la première nouvelle d'espoir que le peuple a entendue. Ils s'y accrochent donc immédiatement. Les Starmen dont il parle sont appelés les infinis, et ils sautent par-delà le trou noir. Ziggy a parlé de cet incroyable homme de l'espace qui va descendre pour sauver la terre. Ils arrivent quelque part dans Greenwich Village. Ils ne sont pas intéressés du tout par leur propre monde, et ne nous sont d'aucune utilité. Ils ont juste trébuché, et se retrouvent ainsi dans notre univers en faisant un saut via un trou noir. Leur vie entière voyage d'un univers à l'autre. Dans le spectacle, l'un d'entre eux ressemble à Brando, un autre est un New-Yorkais noir. J'en ai même un qui s'appelle « Queenie le Renard Infini ».

Maintenant, Ziggy commence à croire en tout cela lui-même et se prend pour un prophète du futur Starman. Il s'élève jusqu’à des sommets spirituels incroyables et est maintenu en vie par ses disciples. Lorsque les infinis arrivent, ils prennent des morceaux de Ziggy pour se rendre réels, car dans leur état d’origine, ils sont de l’anti-matière et ne peuvent pas exister dans notre monde. Et ils détruisent ce monde sur scène pendant la chanson "Rock and Roll Suicide". Dès que Ziggy meurt sur scène, les infinis prennent des parties de lui, et se rendent visibles. C'est un fantasme de science-fiction d'aujourd'hui et c'est ce qui m'a littéralement fait exploser la tête quand j'ai lu Nova Express, qui a été écrit en 1961. Nous sommes peut-être le Rogers et le Hammerstein des années 70, Bill !

Burroughs : Oui, je peux le croire. Les parallèles sont certainement là, et ça sonne bien.

Bowie : Je dois avoir l'image totale d'un spectacle. Il faut qu'elle soit en moi dans son entièreté. Je ne me contente pas d'écrire des chansons, je veux rendre le tout tri-dimensionnel. L'écriture de chansons en tant qu'art est un peu archaïque maintenant. Le simple fait d'écrire une chanson ne suffit pas.

Burroughs : C'est toute la performance. Ce n'est pas comme si quelqu'un s'asseyait au piano et jouait juste un morceau.

Bowie : Une chanson doit prendre du caractère, une forme, un corps et influencer les gens au point qu'ils utilisent cette chanson pour leurs propres desseins. Elle doit les affecter non seulement en tant que chanson, mais aussi en tant que style de vie. Les rock stars ont assimilé toutes sortes de philosophies, de styles, d'histoires, d'écrits, et elles rejettent ce qu'elles en ont tiré.

Burroughs : La révolution viendra du fait d'ignorer les autres au point de nier leur existence.

Bowie : Effectivement. Maintenant, nous avons des gens qui la précipiteront plus rapidement que jamais. Des gens suivent des groupes comme Alice Cooper, les New York Dolls et Iggy Pop nient totalement et irrévocablement l'existence des gens qui suivent des groupes comme les Stones et les Beatles. L'écart entre générations se snobant l’une l’autre est passé de 20 ans à 10 ans.

Burroughs : C’est le rythme accéléré du changement. Les média sont vraiment responsables de la plupart de ces changements. Ce qui produit un effet incalculable.

Bowie : Il y a longtemps, quand j'avais 13 ou 14 ans, je trouvais que les gens entre 14 et 40 ans étaient vieux. En gros. Mais maintenant, c'est entre 18 ans et 26 ans - il peut y avoir des écarts incroyablement faibles, ce qui est vraiment assez alarmant. Nous n'essayons pas de réunir les gens, nous nous demandons juste combien de temps il nous reste. Ce serait positivement ennuyeux si les esprits étaient en harmonie. Ce qui m'intéresse davantage, c'est de savoir si la planète va survivre.

Burroughs : En fait, c'est le contraire qui se produit ; les gens s'éloignent de plus en plus les uns des autres.

Bowie : L'idée de rassembler les esprits me rappelle la période du Flower Power. Le rassemblement spirituel des gens est un principe que je trouve obscène. Ce n'est pas humain. Ce n'est pas une chose naturelle comme certains voudraient nous le faire croire.

Copetas : Qu'en est-il de l'amour ?

Burroughs : Euh...

Bowie : J’ai une notion plutôt inconfortable du mot "amour".

Burroughs : Moi aussi.

Bowie : On m'a dit que c'était cool de tomber amoureux, et cette période n'avait rien à voir avec ça pour moi. J'ai donné trop de mon temps et de mon énergie à une autre personne, et elle a fait la même chose avec moi, et nous avons commencé à nous épuiser l'un l'autre. Et c'est ce qu'on appelle l'amour... le fait de décider de mettre toutes nos valeurs dans les mains d’une autre personne. C'est comme deux piédestaux, chacun voulant être le piédestal de l’autre.

Burroughs : Je ne pense pas que "amour" soit un mot utile. Il est basé sur la séparation d'une chose appelée sexe et d'une chose appelée amour et sur le fait que ce soit deux choses distinctes. Comme les expressions primitives dans le vieux Sud des Etats Unis, quand la femme est sur un piédestal, et que l'homme vénère sa femme, puis sort et baise une pute. C'est avant tout un concept occidental, puis il s'est étendu à toute l'histoire du Flower Power, qui consiste à aimer tout le monde. On ne peut pas faire ça parce que les intérêts ne sont pas les mêmes.

Bowie : Le mot est faux, j'en suis sûr. C'est la façon dont vous comprenez l'amour. L'amour que vous voyez, parmi les gens qui disent "Nous sommes amoureux", c'est agréable à regarder... mais vouloir ne pas être seul, vouloir avoir une personne avec qui on s'entend pendant quelques années n'est pas souvent l'amour qui se perpétue tout au long de la vie de ces gens. Il y a un autre mot. Je ne suis pas sûr que ce soit un mot. L'amour, c'est tout type de relation auquel vous pensez... Je suis sûr que cela signifie relation, tout type de relation auquel vous pouvez penser.

Copetas : Qu'en est-il de la sexualité, où va-t-elle ?

Bowie : La sexualité et sa destination est une question carrément extraordinaire, car je ne vois pas où elle va. Elle est avec moi, et c'est tout. Ce n'est pas comme une nouvelle campagne publicitaire qui sortirait l'année prochaine. Elle est juste là. Tout ce que vous pouvez penser sur la sexualité est juste là. Peut-être qu'il y a différentes sortes de sexualité, peut-être qu'elles seront davantage mises en jeu. Comme si, une fois, il était impossible d'être homosexuel pour le public. Maintenant, c'est accepté. La sexualité ne changera jamais, car les gens ont baisé à leur façon depuis la nuit des temps et continueront à le faire. D'autres façons de faire seront mises en lumière. On pourrait même atteindre un état puritain.

Burroughs : Il y a certaines indications que ça pourrait aller dans ce sens à l'avenir, un vrai retour de bâton.

Bowie : Oh oui, regardez le business du rock. Le pauvre vieux Clive Davis ! On a découvert qu'il détournait de l'argent, et qu'il y avait aussi des problèmes de drogue en plus. Et cela a déclenché toute une campagne de nettoyage parmi les maisons de disques ; elles commencent à se débarrasser de certains de leurs artistes.

Beaucoup de gens me considèrent de manière assez asexuée. Et les gens qui me comprennent le mieux sont plus proches de ce que je comprends de moi-même. Ce qui ne fait pas grand monde, car je suis en quête perpétuelle de moi-même. Je ne sais pas, les gens qui s'approchent de ce que je pense être me considèrent davantage comme un objet érogène. Mais les gens qui ne savent pas grand-chose de moi me considèrent davantage comme une personne sexuelle.

Mais là encore, c'est peut-être dû à un désintérêt pour le sexe après un certain âge, parce que les gens qui s'approchent de moi sont généralement plus âgés. Et ceux qui me considèrent comme une personne plus sexuelle sont généralement plus jeunes. Les jeunes gens abordent les paroles d'une manière différente ; il y a beaucoup plus de compréhension tactile, et c'est ce que je préfère. Parce que c'est comme ça que j'aime écrire, surtout à la façon de William (NB : Burroughs). Je ne peux pas dire que j'analyse tout, et c'est exactement ce que tu dis, mais d'un point de vue émotionnel, j'ai compris ce que tu veux dire. Il y a là toute une féerie de formes et de couleurs étranges, de goûts, de sentiments.

Je dois avouer que jusqu'à présent, je n'ai pas été un lecteur avide de l'œuvre de William. Pour être honnête, je n'ai pas vraiment dépassé Kerouac. Mais quand j'ai commencé à regarder ton travail, je n'arrivais pas à y croire. Surtout après avoir lu Nova Express. Ce livre a résonné en moi. Mon ego m'a évidemment fait passer au chapitre "Pay Color", puis j'ai commencé à faire traîner des lignes du reste du livre.

Burroughs : Tes paroles sont assez perspicaces.

Bowie : Elles font un peu classe moyenne, mais ça n’est pas grave, parce que je suis aussi de la classe moyenne.

Burroughs : C'est assez surprenant que ce soient des paroles si compliquées, et qu’elles peuvent plaire à un large public. Le contenu de la plupart des paroles pop est pratiquement nul, comme "Power to the People".

Bowie : Je suis certain que mon public n'écoute pas mes paroles.

Burroughs : C'est ce qui m'intéresse... est-ce qu'ils les comprennent ?

Bowie : Eh bien, c’est perçu plus comme un truc médiatique et c'est seulement après qu'ils se sont assis et aient pris la peine de les lire. A quel niveau ils les lisent et les comprennent, parce qu'ils me renverront leur propre type de compte-rendu de ce dont je parle, ce qui est bien pour moi parce que parfois je ne le sais pas moi-même. C’est parfois arrivé que j'ai écrit des paroles, la chanson est sortie, et ça me revient dans une lettre d'un enfant qui me fait part de ce qu'il en pense, et j'ai tellement pris son analyse à cœur que j'ai repris son truc. J'écris ce que mon public me dit d'écrire.

Lou Reed est irréfutablement le plus important écrivain du rock moderne. Ce n’est pas tant dû à ce qu’il écrit en soi qu’à la direction qu’il fait prendre à son écriture. La moitié des nouveaux groupes ne seraient pas là si Lou n’avait pas été là auparavant. Le mouvement que le travail de Lou a créé est incroyable. La ville de New York, c'est Lou Reed. Lou écrit comme si cela sortait du caniveau, alors que les anglais ont tendance à intellectualiser plus les choses.

Burroughs : Quelle est votre inspiration pour l'écriture, est-elle littéraire ?

Bowie : Je ne le crois pas.

Burroughs : Eh bien, j'ai lu votre chanson « Eight Line Poem » et ça rappelle beaucoup T.S. Eliot.

Bowie : Jamais rien lu de lui.

Burroughs : Ca rappelle beaucoup "Waste Land". As-tu des idées qui te viennent des rêves ?

Bowie : Fréquemment.

Burroughs : Je tire 70% des miennes des rêves.

Bowie : Il paraît que juste au moment où tu t’endors, si tu gardes vos coudes en haut, tu ne descendras jamais en dessous du stade du rêve. J'ai beaucoup utilisé ça et cela me fait rêver beaucoup plus longtemps que si je me détendais.

Burroughs : Je rêve beaucoup, et puis comme j'ai le sommeil léger, je me réveille et je note quelques mots qui me rappellent toujours l'idée.

Bowie : J’ai un dictaphone à côté de mon lit et si quelque chose me vient, je le dis simplement dans l’appareil. Quant à mon inspiration, je n'ai pas beaucoup changé de point de vue depuis que j'ai environ 12 ans, vraiment, j'ai juste une mentalité de gamin de 12 ans. Quand j'étais à l'école, j'ai eu un frère qui adorait Kerouac et il m'a fait lire On The Road quand j'avais 12 ans. Cela est resté une grande influence.

Copetas : Les images qui vous viennent à tous les deux sont très graphiques, quasi BD-esque.

Bowie : Eh bien, oui, je trouve qu'il est plus facile d'écrire dans ces petites cases ; si je m'essaie à en faire plus, je me retrouve dans un domaine que je ne maîtrise pas. Je ne pourrais pas alors montrer mes émotions dans mon écriture. En outre, si tu vas vraiment plus loin, il n'y a pas beaucoup plus de temps pour lire autant, ou pour écouter autant. Il n'y a pas beaucoup d'intérêt à aller plus loin... il y a trop de choses à lire et à regarder. Si les gens lisent pendant trois heures ce que tu as écrit, ils vont l'analyser pendant sept heures et en ressortiront avec sept heures de leur propre réflexion... alors que si vous leur proposez 30 secondes de tes propres écrits, ils en ressortiront généralement aussi avec sept heures de leur propre réflexion. Ils gardent des images accrocheuses de ce que vous faites. Et ils en font des tonnes sur celles-ci. Le sens de l'immédiateté de l'image : les choses doivent impacter dans l’instant. C'est l'une des raisons pour lesquelles je m’implique dans la vidéo ; l'image doit marquer immédiatement. J'adore la vidéo et tout le montage des images.

Quels sont tes projets en ce moment ?

Burroughs : En ce moment, j'essaie de créer un institut d'études supérieures quelque part en Écosse. Son but sera d'étendre la conscience et de la modifier, et lui conférer une plus grande portée, une plus grande flexibilité et une plus grande efficacité alors que les disciplines traditionnelles qui n'ont pas réussi à trouver des solutions viables. Tu vois, l'avènement de l'ère spatiale et la possibilité d'explorer les galaxies et de contacter des formes de vie extraterrestres créent un besoin urgent de solutions radicalement nouvelles. Nous n'envisagerons que des méthodes non chimiques, l'accent étant mis sur la combinaison, la synthèse, l'interaction et la rotation de méthodes actuellement utilisées à l'Est et à l'Ouest, couplées à des méthodes non encore actuellement utilisées pour étendre la conscience ou accroître les capacités humaines.

Nous savons exactement ce que nous avons l'intention de faire et comment nous allons le faire. Comme je l'ai dit, aucune expérience sur les drogues n'est prévue et aucune drogue autre que l'alcool, le tabac et les médicaments personnels obtenus sur ordonnance ne sera autorisée dans le centre. En bref, les expériences que nous proposons sont peu coûteuses et faciles à réaliser. Des choses comme la méditation de style yoga, et des exercices, communications et expériences sur le son, la lumière et le cinéma, des expériences avec des chambres de privation sensorielle, des pyramides, des générateurs psychotroniques, des machines accumulatrices d'orgone de Wilhem Reich, des expériences sur les infrasons et des expériences sur le rêve et le sommeil.

Bowie : Cela semble fascinant. Tu t’intéresses en fait aux forces énergétiques ?

Burroughs : A l’expansion de la conscience, engendrant en fin de compte des mutations. As-tu lu « Le Voyage Hors Du Corps » (NdT : de Robert Monroe) ? Pas le bouquin sur la projection astrale. Cet homme d'affaires américain a découvert qu'il faisait ces expériences de sortie du corps – précisons qu’il n'a jamais utilisé de drogues hallucinogènes. Il est en train de mettre sur pied cette force aérienne astrale. Ce truc de voyance fait vraiment un tabac aux États-Unis en ce moment. L'as-tu beaucoup expérimenté quand tu y étais ?

Bowie : Non, je l’ai vraiment délibérément tenu à distance. J'étudiais le bouddhisme tibétain quand j'étais très jeune, encore une fois influencé par Kerouac. L'institut bouddhiste tibétain était accessible, alors j’y ai trainé pour voir comment c’était. Etonnamment il y a un gars au rez-de-chaussée qui s’occupe de créer un foyer d’accueil pour les réfugiés en Écosse, et je me suis impliqué là-dedans d’un simple point de vue sociologique, parce que je voulais aider les réfugiés à quitter l'Inde, car leurs conditions y étaient très difficiles, tombant comme des mouches à cause de la différence d'atmosphère par rapport à l'Himalaya. L'Écosse était un bon endroit pour les accueillir, et puis j'ai été de plus en plus attiré par leur façon de penser, ou de ne pas penser, et pendant un certain temps j’étais très fortement dans ce trip là. J'en étais arrivé au point où je voulais devenir un moine novice, et environ seulement deux semaines avant de rentrer dans cet ordre monacal, j'ai laissé tombé, suis ressorti dehors et me suis soûlé, et je n'y ai plus jamais repensé.

Burroughs : Tout comme Kerouac.

Bowie : Tu vas souvent aux Etats-Unis ?

Burroughs : Pas depuis 71.

Bowie : Ça a changé, je peux te le dire, depuis cette époque.

Burroughs : Quand en es-tu revenu pour la dernière fois ?

Bowie : Il y a environ un an.

Burroughs : As-tu vu quelques uns de ces films pornos à New York ?

Bowie : Oui, un certain nombre.

Burroughs : La dernière fois que j’y étais, j'en ai vu une trentaine. On m’avait demandé d’être juge au festival du film érotique.

Bowie : Les meilleurs étaient les films allemands ; ils étaient vraiment incroyables.

Burroughs : Je trouvais que les films américains étaient quand même les meilleurs. J'aime beaucoup les films.... J'ai cru comprendre qu’il se peut que tu joues Valentine Michael Smith dans la version cinématographique de Stranger in a Strange Land.

Bowie : Non, je n'aime pas trop le livre. En fait, je trouve qu'il est nul. On m'a suggéré d'en faire un film, alors je me suis décidé à le lire. Il me semblait un peu trop hippy-flower-power et cela m'a rendu un peu méfiant.

Burroughs : Je n’aime pas trop le livre non plus. Tu sais, la science-fiction n'a pas eu beaucoup de succès. Elle était censée lancer une toute nouvelle tendance et rien ne s'est produit. Pour les effets spéciaux dans certains films, comme 2001, c'était génial. Mais tout s'est arrêté là.

Bowie : Je ressens la même chose. Maintenant, je fais le 1984 d'Orwell à la télévision ; c'est une thèse politique et ça dépeint la manière dont les choses se passent dans un autre pays. Quelque chose comme ça aura plus d'impact à la télévision. Je ne crois pas au cinéma proprement dit ; il n'a pas la force de la télévision. Le fait que les gens doivent aller au cinéma, c’est vraiment archaïque. Je préfère nettement rester à la maison.

Burroughs : Veux-tu parler du concept de public en général ?

Bowie : Oui, c'est vieux tout ça. Aucun sens de l'immédiateté.

Burroughs : Exactement, tout est lié à l'image et à la façon dont elle est utilisée.

Bowie : Voilà. J'aimerais créer une chaîne de télévision.

Burroughs : Il n'y a presque plus de programmes qui valent la peine. La télévision britannique est un peu mieux que la télévision américaine. La meilleure chose que font les Britanniques, c'est l'histoire naturelle. Il y avait une émission la semaine dernière avec des otaries mangeant des pingouins, incroyable. Il n'y a aucune raison pour que les programmes soient ennuyeux, les gens s'ennuient beaucoup avec les projets de logement et les grèves minières.

Bowie : Ils ont tous une capacité de concentration d'environ trois secondes. Assez de temps pour passer à la phrase suivante du commentateur. Et c'est sur cette prémisse que ça marche. Je vais rassembler tous les groupes qui, selon moi, sont très bons aux États-Unis et en Angleterre, puis je ferai une émission d'une heure à leurs sujets. Il est probable qu'une majorité de personnes n'a jamais entendu parler de ces groupes qui font et disent des choses différentes de celles des autres groupes. Des choses comme la musique portoricaine au Cheetah Club de New York. Je veux que les gens entendent des musiciens comme Joe Cuba. Il a créé des choses pour un très grand nombre de Portoricains. La musique est fantastique et importante. Je veux aussi commencer à faire passer des films d'Andy Warhol à la télévision.

Burroughs : As-tu déjà rencontré Warhol ?

Bowie : Oui, il y a environ deux ans, j'ai été invité à la Factory. Nous sommes montés dans l'ascenseur et quand il s'est ouvert, il y avait un mur de briques devant nous. Nous avons cogné au mur et ils ne nous ont pas cru quand on leur a dit qui nous étions. Alors nous sommes redescendus et remontés jusqu'à ce qu'ils nous ouvrent et tous les gens se sont regardés les uns les autres. C'était peu de temps après l'incident du fusil. Je l'ai rencontré cet homme qui était comme un mort vivant. Il avait le teint jaune, une perruque de la mauvaise couleur, des petites lunettes. J'ai tendu la main et Andy a retiré la sienne, du coup je me suis dit : "Ce type n'aime pas le contact de la peau, il doit évidemment être reptilien." Il a sorti un appareil photo et m’a pris en photo. Et j'ai essayé de parler de choses et d’autres avec lui, mais ça ne menait à rien.

Mais ensuite, il a vu mes chaussures. Je portais une paire de chaussures dorées et jaunes, et il m'a dit : "J'adore ces chaussures, dis-moi où tu les as trouvées." Il a alors commencé à faire tout un foin sur le design des chaussures, et ça a brisé la glace entre nous. Mes chaussures jaunes ont brisé la glace avec Andy Warhol.

J'adore ce qu'il faisait. Je pense que son importance était très grande, c'est devenu le grand truc que d’apprécier son art maintenant. Mais Warhol voulait être un stéréotype, il voulait qu’on puisse le trouver dans les magasins Woolworth, et qu'on parle de lui de façon désinvolte. J'ai entendu dire qu'il voulait faire de vrais films maintenant, ce qui est très dommage parce que les films qu'il faisait, c’était ça qui se devait d’advenir. Je suis parti en en sachant aussi peu sur sa personne que lorsque je suis entré.

Burroughs : Je ne pense pas qu'il y ait quiconque dans cette enveloppe corporelle. Il est quelqu’un de très alien, complètement et totalement dépourvu d'émotion. C'est vraiment un personnage de science-fiction. Il a une étrange couleur verte.

Bowie : C'est ce qui m'a frappé. Il n'a pas la bonne couleur, cet homme n'a pas la bonne couleur pour être un être humain. Surtout sous la saisissante lumière des néons de la Factory. Apparemment, c'est une véritable expérience que de le contempler à la lumière du jour.

Burroughs : Je l'ai vu sous avec toutes sortes de lumière et je n'ai toujours rien compris à ce qui se passe, sauf que c'est quelqu’un de très déterminé. Il n'est pas une chose énergique, mais plutôt insidieuse, complètement asexuée. Ses films finiront par être les films de fin de soirée du futur.

Bowie : Exactement. Tu te souviens de sa pièce de théâtre Pork ? Je veux la faire passer à la télé. La télé a mangé tout le reste, et il ne reste plus que les films de Warhol, ce qui est fabuleux. Pork pourrait devenir le prochain « I Love Lucy », la grande série humoristique américaine. Il s'agit de la façon dont les gens vivent vraiment, pas comme Lucy, qui n'a jamais touché à la vaisselle. Il s'agit de gens vivant et s’activant pour survivre.

C'est vraiment ça, Pork. Un spectacle épatant . Mais  j'aimerais aussi faire ma propre version de Sindbad Le Marin. Je pense que c'est un classique intemporel. Mais il faudrait que ce soit réalisé à un niveau extraordinaire. Ce serait incroyablement coûteux, et on ne se refuserait rien. Il faudrait utiliser des lasers et toutes les choses qui vont se produire dans une vraie histoire fantastique.

Même l'utilisation d'hologrammes. Les hologrammes sont importants. La cassette vidéo c’est le prochain truc, puis on passera aux hologrammes. Les hologrammes seront utilisés dans environ sept ans. Les médiathèques de cassettes vidéo devraient être développées au maximum en attendant. On ne peut pas jamais enregistrer assez de bons programmes sur sa télé. Il faudrait qu’il y ait un bon logiciel pour cela.

Burroughs : J'enregistre en audio tout ce que je peux.

Bowie : Les médias sont soit notre salut, soit notre mort. Je préfère penser que c'est notre salut. Ce qui me tient à cœur, c'est de découvrir ce que l'on peut faire avec les médias et comment on peut les utiliser. On ne peut pas rassembler les gens comme une grande famille, les gens ne seraient pas d’accord. Ils veulent pouvoir s’isoler ou se faire un trip tribal. Un groupe de 18 gamins préfère rester ensemble et se mettre à haïr les 18 gamins de la cité d’à côté. On ne réussira pas à réunir deux ou trois cités ensemble et faire en sorte qu’elles s’apprécient. On est juste trop nombreux.

Burroughs : Trop nombreux. Nous sommes dans une situation de surpopulation, mais même s’il y a moins de gens, ils resteraient quand même hétérogènes. Ils ne sont tout simplement pas les mêmes. Toute ce discours sur une famille mondiale est un ramassis de conneries. Cela a fonctionné avec les Chinois parce qu'ils sont très semblables.

Bowie : Et maintenant, un homme sur quatre en Chine a une bicyclette et c'est plutôt conséquent si l'on considère ce qu'ils n'avaient pas avant. Et c'est un miracle pour eux. C'est comme si nous avions tous un jet privé ici.

Burroughs : C'est parce qu'ils sont l’incarnation d'une seule personne qu'ils peuvent vivre ensemble sans aucune friction. C’est clairement pas le cas pour nous.

Bowie : C'est pourquoi ils n'ont pas besoin de rock & roll. Les stars britanniques du rock & roll ont joué en Chine, ont joué sur de grands terrains pourraves et ont été traitées comme une attraction de deuxième ordre. Des vieilles femmes, des jeunes enfants, des adolescents, tout le monde venait, passait devant eux et les regardait sur la scène. Cela ne leur parlait pas. Certains pays n'ont pas besoin de rock & roll parce qu'ils étaient déjà tellement unis en tant que famille. La Chine a sa figure mère-père - je n'ai jamais décidé laquelle - ça fluctue entre les deux. Pour l'Occident, Jagger est très certainement une figure maternelle et il est une mère poule pour tout le monde. Il ne pousse pas un cocorico, c'est plutôt un patron de bordel ou une mère maquerelle.

Burroughs : Oh, tout à fait.

Bowie : Il est incroyablement sexy et très viril. Je le trouve aussi incroyablement maternel et très attaché à son blues ethnique. C'est un garçon blanc de Dagenham qui essaie par tous les moyens d'être ethnique. Tu vois, essayer un peu que le rock se fasse belle, c'est se rapprocher de ce que sont les kids eux-mêmes. Je trouve, si tu veux aborder les choses en termes de rock, qu’une grande partie des choses est liée au sensationnalisme, et les kids sont beaucoup plus sensationnels que les stars elles-mêmes. Le monde du rock n'est qu’une pâle copie de ce à quoi les kids ressemblent habituellement. L'admiration vient de notre autre côté. C'est un renversement de situation, surtout ces dernières années. Va te promener sur Christopher Street et alors tu te demandes ce que c’est qui a vraiment mal tourné. Les gens ne sont pas comme James Taylor ; ils ont peut-être un masque en apparence, mais en eux-mêmes, il y a quelque chose de complètement différent.

Burroughs : La politique du son.

Bowie : Oui. Nous avons en quelque sorte compris cela maintenant. Ca s'est très vaguement orienté vers la politique du son. Le fait que tu puisses maintenant diviser le rock en différentes catégories était quelque chose que tu ne pouvais pas faire il y a dix ans. Mais maintenant, je peux produire au moins dix sons qui représentent un type de personne plutôt qu'un type de musique. Les critiques n'aiment pas dire cela, parce que les critiques aiment être des critiques, et la plupart d'entre eux aimeraient être des stars du rock & roll. Mais lorsqu'ils mettent le rock dans des cases, ils parlent de personnes et non de musique. C'est une question de politique.

Burroughs : Comme les infrasons, le son en dessous du niveau de l'audition. En dessous de 16 MHertz. A pleine puissance, ça peut faire s’écrouler des murs sur 30 miles. Vous pouvez entrer à l'office français des brevets et en acheter le brevet pour 40 pence. La machine elle-même peut être fabriquée à très bas prix à partir de choses que tu pourrais trouver dans un dépotoir.

Bowie : Comme un bruit noir. Je me demande s'il y a un son qui peut remettre les choses comme elles étaient auparavant. Il y avait un groupe qui expérimentait ce genre de choses ; ils pensent pourvoir faire trembler tout un public.

Burroughs : Ils ont maintenant des bruits anti-émeutes basés sur ces ondes sonores. Mais on pourrait avoir de la musique avec des infrasons, sans nécessairement avoir à tuer le public.

Bowie : Il suffit juste de les mutiler.

Burroughs : L'arme des Wild Boys est un couteau Bowie (NdT : un couteau de chasse), un couteau Bowie de 45 cms, tu savais ça ?

Bowie : Un couteau Bowie de 45 cms ! Tu ne fais pas les choses à moitié toi, hein. Non, je ne savais pas que c'était leur arme. Le nom de Bowie m'a juste plu quand j'étais plus jeune. J'étais dans une sorte de philosophie pesante quand j'avais 16 ans, et je voulais un truisme sur la façon de couper les mensonges et tout ça.

Burroughs : Eh bien, ça coupe dans les deux sens, tu sais, c’est à double tranchant à la pointe.

Bowie : Je n'avais jamais vu ça comme étant à double tranchant jusqu'à maintenant."

 

 

On me demande de temps en temps, au vu du succès de mon blog, si je le monétise, si j'en tire quelques sous grâce au trafic qu'il engendre avec des publicités.
Je n'ai pas l'intention de galvauder ce blog de textes, de poésies, avec des publicités. Le mond étant ce qu'il est, je dois même payer un petit écot mensuel pour m'assurer que vous ne soyez pas pollués par de la publicité sur mes pages...

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article