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Traductions de rock songs + histoire, contexte, vidéos et reprises. Songs translations + covers. All in English/French!

ROCKTRANSLATION.FR

Ren - Hi Ren

N° 570. Illustration d'une sorte de schizophrénie. Sortie fin 2022, la chanson montre Ren en blouse d’hôpital et en fauteuil roulant, évoquant à la fois sa souffrance physique et l’environnement médical. La chanson illustre la tension entre le “moi” qui veut créer, vivre et guérir (ci-dessous à droite), et le “moi” limité par la maladie, prone au renoncement, sa voix intérieure (à gauche).

 

1*  Traduction en français
2*  Commentaire en français
3*  Comment in English
4*  Original song text
5*  Original song versions
6*  Reprises / Covers


1*  Traduction en français

Ren - Salut Ren

Salut Ren
Ça fait un bail, je t’ai manqué ?
Tu croyais m’avoir enterré, hein ? Risqué
Parce que je reviens toujours
Au fond, tu le sais bien
Au fond, tu sais que je traines dans le coin
Ren, t'es pas content de me voir ?
Des semaines qu’on n’a pas parlé, bro, je sais que t'as besoin de moi
T'es le mouton, je suis le berger, ce n’est pas à toi de me guider
Ce n’est pas ton rôle que de mordre la main nourricière

 

Salut Ren,
J’ai pris du temps pour m'éloigner
J’ai pris du temps pour m'assagir
J’ai pris du temps pour m'isoler depuis que mon psy m’a dit que j’étais malade
Et j’ai fait quelques progrès dernièrement
J’ai appris de nouvelles façons de faire avec
Donc j’ai pas vraiment eu besoin de toi, mec
Je crois qu’on devrait prendre du recul et se calmer

 

Ren, t'as l'air encore plus taré que moi
Tu crois que ces docs sont là pour te montrer la voie ?
On a déjà vécu ça un million de fois
Ils arrivent toujours à mentir au candide que tu es
Allez reprends un autre cachet, mon gars
Abrutis-toi dans ce bruit de fond ambiant
Suis donc ce programme en dix étapes, cool !
Tous tes problèmes vont disparaître ! Petit con, va

 

Non mec, cette fois c’est pas pareil, crois-moi
Je crois que tout va se remettre en place
Et ma musique commence à marcher un peu aussi
Du genre je vais enfin peut-être cartonner
Et quand je serai plus là, p'têt je laisserais la trace
D'un musicos qu'aura fait un truc spécial
C’est pour ça que je crois qu’on a rien à se dire, mec
Car dès que t'es avec moi, ça fout tout en l'air

 

Ah ouais tu crois pouvoir m’amputer ?
Je suis toi, tu es moi, tu es mon Je, je suis nous
On est  un, séparés en deux qui font un, tu vois
Tu dois te tuer si tu veux me tuer
Je suis pas des restes de repas, je suis pas des miettes
Oh ouais, ta musique marche bien ? T'es en plein rêve !
Où est ton tube dans le top dix ? Ton interview avec Oprah ?
Tes Grammys, Ren ? Nulle part !

 

Ouais mais… ma musique est pas commerciale
Jamais couru après les chiffres, les stats ou les charts
Jamais écrit d'accroche pensée pour la radio
Ils me passent jamais, alors pourquoi je m’en soucierais ?
Mais ma musique touche vraiment les gens
Et ceux qui la trouvent la respectent
Et moi ça me va, parce que ma vie a été dure
Alors ça me donne un but où je suis bien

 

Mec, t'as l'air tellement prétentieux !
Ren, ta musique est tellement égocentrique
Personne veut se refader une chanson de haine de soi, crois-moi
Tu devrais te sentir chanceux
De m’avoir en toi pour te guider
Pour te rappeler de gérer tes attentes, te donner
Une perspective — ce truc que tu négliges — je comprends
Tu veux être faire un carton ? Le prochain Jimi Hendrix ? Oublie !

 

Mec, mais non c'est pas ça

Mec, si carrément c'est ça
Je suis en toi, pauvre crétin

 

Non, c’est faux, mec, quand j’écris je trouve ma place


Laisse-moi toucher le public en rendant hommage à cette chanson
Ren s’assoit
Il a un coup de génie
Il veut écrire une chanson qui n’a jamais été faite
Un combat contre son subconscient…
Eminem l’a déjà fait

À la guitare ?
Le groupe Plan B l’a fait
Mec, t’as rien d'original, t’es un voleur
Juste un copieur, ton summum c’est voler la musique des autres
Ren, on a déjà entendu tout ça
Genre "Six sœurs sèchent six shells sur le sable”

 

Ta gueule, j’ai pas besoin de toi, ni d'avoir à entendre ça
Car j'y arrive tout seul, je suis un génie !
Et je vais bien marcher, je ferai un carton
Et je ferai trembler le monde sous nos pieds

 

Bin voilà, jette nous ton credo à la gueule
Ton putain de complexe de dieu déborde
C’est rafraîchissant que tu l'admettes enfin !
Plutôt que de le minimiser
« ouais, la zique, tu 'ois, c’est juste un processus créatif, quoi, et si les gens s’y reconnaissent, tant mieux. »

Va te faire foutre, je vais te tuer, Ren
 

Eh bien, tue-moi alors
Allez vas-y donc, Ren

 

Je vais le faire, regarde-moi te le prouver
Qui es-tu pour douter de ma musique ?
Car c’est moi qui décide si tu meurs

Ouais, c’est moi qui décide, alors c’est moi qui choisis qui survit
Je vais te la faire à l'envers et t’enfermer en moi

Flash info…
J’ai été conçu à l’aube de la création
Je suis la tentation
Le serpent du jardin d’Éden
La raison de la trahison
La décapitation des Rois
Le péché sans rime ni raison
Le fils du matin, Lucifer
L'Antéchrist, père des mensonges
Méphistophélès
La vérité dans un broyeur
L'imposteur trompeur
Le vengeur banni exilé
La soumission des justes
Quand confrontés à mon éclipse solaire
Mon nom est cousu à tes lèvres, t'as qu'à voir
Je ne cèderai pas à la volonté d’un mortel, faible et banal
Tu veux me tuer ? Je suis éternel, immortel
Je vis dans chaque décision
Je déclenche le chaos qui cause la fracture
Je vis en la mort, le début de toutes fins
Je suis toi, tu es moi, je suis toi, Ren

 

Salut Ren...
J’ai pris du temps pour m’éloigner
J’ai pris du temps pour m'assagir
J’ai pris du temps pour m'isoler, malade la moitié de ma vie 
Mais aussi sûr que la marée finit par remonter
Aussi sûr que la nuit finit par l’aube
Aussi sûr que la pluie s'assèche quand tu te tiens dans l’œil du cyclone...

J’étais fait pour être éprouvé et malmené
J’étais fait pour être brisé et battu
J’étais créé par lui, c'était son plan que je tienne debout tout seul
Et tu me connais, ma volonté est éternelle
Et tu me connais, tu m’as déjà rencontré
Face au monstre, je me lèverai de l’est et me poserai au fond de l’océan
Et je porte bien des noms aussi
Certains m’appellent l'espoir
Certains disent que je suis la voix que tu entends
Quand tu desserres le nœud coulant de la corde
Et sais-tu comment je sais que j'y arriverai ?
Car je me tiens là à tes côtés aujourd’hui
J’étais debout dans les flammes qui ont brûlé mon cerveau
Et je n’ai jamais ni flanché ni tremblé
Je me suis effacé devant l’homme que je suis devenu
Quand je chante à pleins poumons
Que je n'arrêterai pas, et me tiendrai dans ton feu
Pour inspirer les faibles à devenir forts
Et quand je serai parti, je renaîtrai
Dans la musique que j’ai laissée derrière moi
Féroce, persistant, immortel comme toi
Nous sommes une pièce avec deux faces différentes
.

Quand j’avais 17 ans, j’ai crié dans une pièce vide, sur une toile blanche, que je vaincrais les forces du mal. Et pendant les dix années suivantes, j’en ai payé le prix. Celui de l’auto-immunité atteinte, de la maladie et de la folie. En grandissant, j’ai compris qu’il n’y avait ni vrais vainqueurs ni vrais perdants dans la guerre physiologique. Mais il y avait des victimes, et il y avait ceux qui étudient. Ce n’était pas David contre Goliath, c’était un pendule, oscillant éternellement de l’ombre à la lumière. Et plus la lumière brillait fort, plus l’ombre qu’elle projetait était sombre.

Ce n’a jamais été une bataille que je me devais de gagner, c'était une danse éternelle, et telle la danse, plus j'étais raide, plus c’était difficile. Plus je maudissais mes pas maladroits, plus j'avais à lutter. Alors en vieillissant, j’ai appris à m'appaiser, à m’adoucir, et la danse est devenue plus facile. C’est cette danse éternelle qui sépare les humains des anges, des démons, des dieux. Et je ne dois pas oublier, nous ne devons pas oublier, que nous sommes des êtres humains.

 

2*  Commentaire en français

Ren commence à souffrir de graves problèmes de santé vers 2009, alors qu’il est encore à l’université : fatigue extrême, spasmes musculaires, crises de panique, brouillard mental, douleurs physiques… à un point où il peut rester alité jusqu’à 23 heures par jour. Pendant de nombreuses années, il est mal diagnostiqué, traité ou étiqueté pour dépression, trouble bipolaire, ou syndrome de fatigue chronique, parmi d’autres pathologies. Ce n’est qu’en 2015‑2016 qu’il reçoit enfin le diagnostic correct : la maladie de Lyme, une affection auto-immune, avec des complications persistantes incluant des lésions cérébrales et un PTSD lié aux années de diagnostic erroné et de traumatismes. Ren a voyagé pour se faire soigner, notamment pour des thérapies expérimentales à base de cellules souches au Canada, mais il continue de lutter contre la fatigue et doit gérer sa santé avec beaucoup de prudence, parfois au prix de prestations majeures qu’il doit refuser.
 


Sortie en décembre 2022, la chanson et son clip montrent Ren en blouse d’hôpital et en fauteuil roulant, évoquant à la fois sa souffrance physique et l’environnement médical. Lyricalement et visuellement, la chanson illustre la tension entre le “moi” qui veut créer, vivre et guérir, et le “moi” limité par la maladie, le système médical et les voix intérieures, comme dans la phrase : « Allez reprends un autre cachet, mon gars
Abrutis-toi dans ce bruit de fond ambiant »

La chanson exprime aussi sa frustration face au système de santé après des années de diagnostics erronés, en dépeignant une expérience traumatisante où les traitements classiques ont échoué. Elle se termine sur une note d’acceptation — non de déni — de la maladie, reflétant la volonté de Ren de mettre des mots sur ce qu’il aurait aimé dire à ses médecins et thérapeutes : « Je voulais écrire quelque chose qui exprime tout ce que j’aurais voulu leur dire à l’époque, mais je n’en avais pas les mots. »


















3*  Comment in English

Released in December 2022, the song and its video show Ren in a hospital gown and wheelchair, evoking both his physical suffering and the medical environment. Lyrically and visually, the song portrays the tension between the “self” that wants to create, live, and heal, and the “self” constrained by illness, the healthcare system, and inner voices — illustrated in lines like: “OK, take another pill, boy / Drown yourself in the sound of white noise.”

The song also conveys his frustration with the healthcare system after years of misdiagnoses, depicting a traumatic experience where conventional treatments failed him. It concludes on a note of acceptance—not denial—of his illness, reflecting Ren’s desire to put into words what he wished he could have told his doctors and therapists at the time: “I wanted to write something which expressed all the things I wish I’d said to my doctors and therapists at the time, but didn’t have the words.”

















4*  Original song text

Ren - Hi Ren

Hi there, Ren
It's been a little while, did you miss me?
You thought you'd buried me, didn't you? Risky...
'Cause I always come back
Deep down you know that...
Deep down you know I'm always in periphery
Ren, aren't you pleased to see me?
It's been weeks since we spoke bro, I know you need me
You're the sheep, I'm the shepherd, not your place to lead me
Not your place to be biting off the hand that feeds me

Hi, Ren
I've been taking some time to be distant
I've been taking some time to be still
I've been taking some time to be by myself since my therapist told me I'm ill
And I've been making some progress lately
And I've learnt some new coping skills
So I haven't really needed you much man
I think we need to just step back and chill

Ren, you sound more insane than I do
You think that those doctors are really there to guide you?
Been through this a million times
Your civilian mind is so perfect at always being lied to
Okay, take another pill, boy
Drown yourself in the sound of white noise
Follow this 10 step program, rejoice!
All your problems will be gone! Fucking dumb boy

Nah mate, this time it's different man trust me
I feel like things might be falling in place
And my music's been kinda doing bits too
Like I actually might do something great
And when I'm gone maybe I'll be remembered
For doing something special with myself
That's why I don't think that we should talk, man
'Cause when you're with me it never seems to help

You think that you can amputate me?
I am you, you are me, you are I, I am we
We are one, split in two that makes one so you see
You got to kill you if you wanna kill me
I'm not left over dinner, I'm not scraps on the side
Oh your music is thriving? Delusional guy!
Where's your top ten hit? Where's your interview with Oprah?
Where are your Grammys, Ren? Nowhere!

Yeah but, my music's not commercial like that
I never chased numbers, statistics or stats
I never write hooks for the radio
They never even play me, so why would I concern myself with that?
But my music is really connecting
And the people who find it respect it
And for me that's enough 'cause this life's been tough
So it gives me a purpose I can rest in

Man, you sound so pretentious!
Ren, your music is so self-centered
No one wants to hear another song about how much you hate yourself, trust me
You should be so lucky
Having me inside you to guide you
Remind you to manage expectations, provide you
Perspective, that thing you neglected, I get it
You wanna be a big deal... Next Jimi Hendrix? Forget it

Man, it's not like that

Man, it's just like that
I'm inside you, you twat

Nah, it's not, man, you're wrong, when I write I belong

Let me break the fourth wall by acknowledging this song

Ren sits down
Has a stroke of genius
He wants to write a song that was not done previous
A battle with his subconscious...
Eminem did it

Played on guitar

Plan B did it
Man, you're not original, you criminal
Rip off artist, the pinnacle of your success is stealing other people's material
Ren, mate, we've heard it all before
Ohh "she sells sea shells on the sea shore"

Fuck you, I don't need you, I don't need to hear this
'Cause I'm fine by myself, I'm a genius!
And I will be great, and I will make waves
And I'll shake up the whole world beneath us

That's right, speak your truth
Your fucking god complex leaks out of you
It's refreshing to actually hear you say it!
Instead of down play it...

"Oh, music is all about the creative process and if people can find something to relate to within that then that's just a bonus"

Fuck you, Ima fucking kill you, Ren

Well, fucking kill me then
Let's fucking have you, Ren

Ima do it, watch me prove it, who are you to doubt my music?
'Cause I call the shots I choose if you die

Yeah, I call the shots and so I who choose who survives
I'll tie you up in knots then I'll lock you inside

News flash...
I was created at the dawn of creation
I am temptation
I am the snake in Eden
I am the reason for treason
Beheading all Kings
I am sin with no rhyme or reason
Sun of the morning, Lucifer
Antichrist, father of lies
Mephistopheles
Truth in a blender
Deceitful pretender
The banished avenger
The righteous surrender
When standing in front of my solar eclipse
My name it is stitched to your lips so you see
I won't bow to the will of a mortal, feeble and normal
You wanna kill me? I'm eternal, immortal
I live in every decision
That catalyzed chaos that causes division
I live inside death, the beginning of ends
I am you, you are me, I am you, Ren

Hi Ren...
I've been taking some time to be distant
I've been taking some time to be still
I've been taking some time to be by myself and I've spent half my life ill
But just as sure as the tide starts turning
Just as sure as the night has dawn
Just as sure as the rain fall soon runs dry when you stand in the eye of the storm

I was made to be tested and twisted
I was made to be broken and beat
I was made by his hand, it's all part of his plan that I stand on my own two feet
And you know me, my will is eternal
And you know me, you've met me before
Face to face with a beast I will rise from the east and I'll settle on the ocean floor
And I go by many names also
Some people know me as hope
Some people know me as the voice that you hear when you loosen the noose on the rope
And you know how I know that I'll prosper?
'Cause I stand here beside you today
I have stood in the flames that cremated my brain
And I didn't once flinch or shake
So cower at the man I've become
When I sing from the top of my lungs
That I won't retire, I'll stand in your fire, inspire the meek to be strong
And when I am gone I will rise
In the music that I left behind
Ferocious persistent, immortal like you
We're a coin with two different sides

When I was 17 years old I shouted out into an empty room, into a blank canvas, that I would defeat the forces of evil, and for the next 10 years of my life I suffered the consequences... With autoimmunity, illness and psychosis. As I got older, I realized there were no real winners or no real losers in physiological warfare. But there were victims and there were students. It wasn't David versus Goliath, it's was a pendulum eternally swaying from the dark to the light. And the more intensely that the light shone, the darker the shadow it cast.

It was never really a battle for me to win, it was an eternal dance, and like a dance, the more rigid I became, the harder it got. The more I cursed my clumsy footsteps, the more I struggled. And so I got older and I learned to relax, and I learned to soften, and that dance got easier. It is this eternal dance that separates human beings from angels, from demons, from gods. And I must not forget, we must not forget, that we are human beings.

 



5*  Original song versions
 


 



6*  Reprises / Covers
 

Aucune reprise / No cover

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