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Traductions de rock songs + histoire, contexte, vidéos et reprises. Songs translations + covers. All in English/French!

ROCKTRANSLATION.FR

PJ Harvey - The Dancer

N° 568. Les paroles résonnent comme une confession murmurée dans l’obscurité. Le "danseur" ici se dérobe sans cesse, insaisissable, toujours en mouvement. Une tension sacrificielle affleure—on sent que la narratrice offrirait tout : corps, âme, souffle—pour une caresse, un regard, un instant de possession. Pourtant, le danseur continue sa course, indifférent, éthéré, divin.
 

*  Traduction en français
2*  Commentaire en français
3*  Comment in English
4*  Original song text
5*  PJ Harvey versions
6*  Reprises / Covers

 


1*  Traduction en français

Ma traduction en français des paroles de la chanson :
My French translation of the song's lyrics :


PJ Harvey - The Dancer

Il arriva au galop, tel un phénix surgissant des flammes
Il vint vêtu de noir, portant une croix gravée à mon nom
Il vint baigné de lumière de splendeur et de gloire
Je n’en reviens pas de ce que le Seigneur m’a enfin envoyé

Il dit : Danse pour moi, gentille petite fille
Il dit : Ris un instant, je saurai réchauffer ton cœur
Il dit : Envole-toi avec moi, touche le visage du vrai Dieu
Puis pleure de joie à l’intensité de mon amour

Car j’ai prié des jours, j’ai prié des nuits
Suppliant le Seigneur de m’envoyer un signe
J’ai cherché longtemps, j’ai cherché au loin
Pour apaiser mon cœur noir et vide

Ah, ah, ah, ah, ah, ah, aaaaaah !

Mon amour durera jusqu’à ce que la rivière tarisse
Mon amour dure tant que brillent soleil et ciel d'azur
Je l’aime davantage à chaque maudit jour qui passe
Mon homme est parti, et seul le ciel sait où il est

Car j’ai pleuré des jours, j’ai pleuré des nuits
Suppliant le Seigneur de m’envoyer un signe
Est-il proche ? est-il loin ?
Apporte la paix à mon cœur noir et vide
Adieu jour, adieu nuit
Ô Seigneur, sois près de moi ce soir
Est-il proche ? est-il loin ?
Apporte la paix à mon cœur noir et vide.

 

2*  Commentaire en français

"The Dancer" est une invocation qui brûle lentement—moitié incantation, moitié lamentation. Parue en 1995, la chanson naît de la collaboration entre PJ Harvey, le producteur Flood et le multi-instrumentiste John Parish. Leur touche est discrète mais profonde : les lignes de guitare fluide de Parish et les textures musicales de Flood ouvrent un espace hypnotique où la voix de Harvey flotte — voix pleine de désir, retenue, et finalement obsédante. Ce dernier morceau de l’album To Bring You My Love ne clôt pas le disque tant il le laisse plutôt dériver dans l’éther, irrésolu, douloureusement suspendu.

Harvey adopte ici une voix bien différente de l’intensité brute de ses débuts, glissant vers une performance plus théâtrale, presque rituelle. "The Dancer" incarne cette métamorphose. La chanson, dépouillée mais riche en évocations, avance au rythme d’un battement de cœur qui s’affaiblit à chaque mesure. L’arrangement efface tout superflu, ne laissant subsister que le désir et le silence qui suit la passion inassouvie.

Les paroles résonnent comme une confession murmurée dans l’obscurité. Le "danseur" ici se dérobe sans cesse, insaisissable, toujours en mouvement. Une tension sacrificielle affleure—on sent que la narratrice offrirait tout : corps, âme, souffle—pour une caresse, un regard, un instant de possession. Pourtant, le danseur continue sa course, indifférent, éthéré, divin.

L’imagerie religieuse qui tisse l’ensemble de l’album atteint ici son apogée. Le danseur pourrait incarner Dieu, une figure salvatrice, ou la promesse d’une transcendance. Dans ces vers transparaît une dévotion, mais aussi une profonde désespérance. Ce désir n’est pas seulement romantique : il est existentiel. C’est la douleur d’une âme tendue vers l’infini, vers une pureté inaccessible, consciente de ne jamais pouvoir la saisir. La danse est éternelle ; l’observatrice demeure immobile.

L’inspiration de PJ Harvey pour cet album—nourrie d’intensité personnelle et de motifs bibliques—trouve ici un écho d’une clarté singulière. Il y a quelque chose de liturgique dans la répétition, dans la montée sonore qui ne se résout jamais tout à fait. C’est la voix des prières sans réponse, de l’amour offert au vide. Le danseur poursuit sa route. La chanson s’achève. Et la douleur persiste.

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3*  Comment in English

"The Dancer" is a slow-burning invocation—part prayer, part lament. Released in 1995, the song emerged from Harvey’s close collaboration with producer Flood and multi-instrumentalist John Parish. Their touch is subtle but profound: Parish’s gliding guitar lines and Flood’s atmospheric textures create a hypnotic space where Harvey’s voice floats—yearning, restrained, and ultimately haunting. This final track of the To Bring You My Love LP doesn’t end the album so much as it lets it drift into the ether, unresolved and aching.

Harvey adopts a voice different from her earlier raw intensity, shifting toward a theatrical, almost ritualistic performance. "The Dancer" exemplifies this transformation. The song is spare yet richly suggestive; its slow pulse feels like a heartbeat growing fainter with each measure. The arrangement strips away everything unnecessary, leaving only desire and the silence that follows unfulfilled longing.

The lyrics read like a confession whispered in the dark. The "dancer" here is elusive, always moving, always unattainable. There’s an undercurrent of sacrifice, the sense that the narrator would give everything—body, soul, breath—for a touch, a glance, a moment of possession. Yet the dancer keeps moving, indifferent, divine.

The religious imagery that threads through the entire album comes to a head here. The dancer could be a stand-in for God, for a savior figure, for the promise of transcendence. There is devotion in these lines, but also desperation. The longing is not merely romantic; it’s existential. This is the ache of a soul reaching for something infinite, something pure, knowing full well it can never hold it. The dance is eternal; the watcher remains still.

Harvey’s inspiration for the album—rooted in personal intensity and biblical motifs—resonates here with particular clarity. There is something liturgical in the repetition, in the rising swell of sound that never quite breaks. It’s the sound of unanswered prayers, of love offered into the void. The dancer moves on. The song ends. And the ache remains.


4*  Original song text

PJ Harvey - The Dancer

He came riding fast like a phoenix out of fire flames
He came dressed in black with a cross bearing my name
He came bathed in light and the splendor and glory
I can't believe what the lord has finally sent me

He said dance for me, fanciulla gentile
He said laugh awhile, I can make your heart feel
He said fly with me, touch the face of the true God
And then cry with joy at the depth of my love

'Cause I've prayed days, I've prayed nights
For the lord just to send me home some sign
I've looked long, I've looked far
To bring peace to my black and empty heart

Ah, ah, ah, ah, ah, ah, aaaaaah !

My love will stay 'till the river bed run dry
And my love lasts long as the sunshine blue sky
I love him longer as each damn day goes
The man is gone and heaven only knows

'Cause I've cried days, I've cried nights
For the lord just to send me home some sign
Is he near ? is he far ?
Bring peace to my black and empty heart
So long day, so long night
Oh Lord, be near me tonight
Is he near ? is he far ?
Bring peace to my black and empty heart.

 


5*  PJ Harvey versions
 


6*  Reprises / Covers

2007      Ane Brun

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