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7 Avril 2018
J'suis Qu'un Grain De Poussière is a song by Jacques Higelin in his 1976 Alertez Les Bébés ! album.
J'suis Qu'un Grain De Poussière est une chanson de Jacques Higelin dans son album Alertez Les Bébés ! en 1976.
I must have seen Higelin live over twenty times. Everlasting emotion and warmth from an (almost) everlasting child: this is how I felt with him more than with any other. Thanks to him, my soul elder brother, the second one now who has gone away. At the end a text I wrote, seven years ago, after having listened to this song.
J'ai dû voir Jacques Higelin en concert plus de vingt fois. Emotion, enfance et chaleur qui paraissaient éternelles, plus qu'avec quiconque. Merci Jacquot, grand frère de substitut, le deuxième à partir. En bas un texte que j'ai écrit il y a sept ans, après avoir ré-écouté cette chanson.
Jacques Higelin - I'M But A Speck Of Dust
I'm but a speck of dust, a speck of dust
That sticks to your bootie, impedes the machine
That turns a city into a desert
A speck of dust, a son of Earth and wind
I'm but a speck of dust, a speck of dust
As lost as a child in the firmament's eye
The prisoner of a mere wind draught
A speck of dust, a son of the sun and wind
I'm but a speck of dust, a speck of dust
Wandering on the edge of hell and of sky
A guardian angel of nothingness
I'm but a speck of dust, infinitely tiny or big
I'm but a speck of dust, a speck of dust
As lost as a child in the firmament's eye
The prisoner of a mere wind draught
A speck of dust, a son of Earth and wind.
Jacques Higelin - J'suis Qu'un Grain De Poussière
J'suis qu'un grain de poussière, un grain de poussière
Qui colle à tes bottines, qui bloque la machine
Qui fait d'une ville un désert
Un grain de poussière, un fils de la terre et du vent
J'suis qu'un grain de poussière, un grain de poussière
Perdu comme un enfant dans l’œil du firmament
Prisonnier d'un courant d'air
Un grain de poussière, un fils du soleil et du vent
J'suis qu'un grain de poussière, un grain de poussière
Qui erre à la lisière de l'enfer et du ciel
Un ange gardien du Néant
J'suis qu'un grain de poussière, infiniment petit ou grand
J'suis qu'un grain de poussière, un grain de poussière
Perdu comme un enfant dans l’œil du firmament
Prisonnier d'un courant d'air
Un grain de poussière, un fils de la terre et du vent.
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Alors que je ré-écoutais en 2011 cette chanson, une de celles qui me touche le plus, me sont venus ces lignes :
Décérébration
Parfois rien n'arrive, ni rires ni pensées
Ça vous vient à des moments inattendus
Une phase d'hébétude complète et totale
Ce n'est même pas que je n'ai pas l'heure
Ç'est que là, à ce petit instant précis
Où j'avais le bonheur de ne plus voir
De ne plus réfléchir, de n'être ni ailleurs
Ni ici, ni proche d'un incertain là-bas
Non seulement je n'ai pas l'heure pour vous
Je ne sais pas même ce que le mot veut dire
Je ne sais pas même ce que savoir signifie
Je n'entends pas même le sens d'aucune lettre
Et je baigne dans ces secondes que j'aime
Heureux et content de mon ignorance
Mais l'on peut faire confiance aux gens
Qui n'ont pas le savoir-vivre de vous oublier
On peut aussi faire confiance à cette fatalité
Il vient toujours quelqu'un en ces instants
Rares et riches grâce à leur absence de tout
Ce moment donc où une personne s'approche
Et qui par une maladroite sollicitude
Vient vous demander doucement si ça va
Sa mielleuse prévenance est irritante
Et sans que je ne veuille vraiment réagir
Une réponse s'exhale hors moi : "hein ?"
Leur arrivée brutale cause mon effroi masqué
Qui me saisit, mais je veux pourtant le cacher
Cet effroi de voir en une seule petite seconde
S'évanouir la béate torpeur qui me tenait chaud
Qui m'engourdissait d'une calme stupidité
De toute cette masse compacte de néant
Et de toute cette douce vacuité de l'esprit
A laquelle, oui bien sûr, je tenais tant
Las, je les voir ainsi partir et disparaître
Ou rentrer dans une lampe ensorcelée
Qu'il ne m'appartient pas de frictionner
La surprise et la norme des convenances
Me fait devoir dire sans que la réponse
Soit d'un quelque intérêt pour quiconque :
"Oui ça va", et je continue alors par politesse
En m'infligeant de donner ainsi le change
Et d'ajouter l'urbain à l'inutile : "Et toi ?"
La personne repart alors, son oeuvre faite
Ayant mis à mal, à son esprit défendant
Mon moment rare et précieux de vide
Connaissez-vous cette impression douce
Où il n'y a, de fait, rien qui vous entoure ?
Où aucun artefact ne devrait vous stimuler
La prise est arrachée, l'âme déconnectée
Le bonheur fugace de ne plus avoir à exister
Votre regard se perd dans une direction vide
Et vous seriez bien en peine à décrire, après
Ce que vos yeux regardaient ainsi fixement
Avec une langueur qui vous soulage le corps
En débranchant tout, en feutrant alentours
N'en parlez pas à vos proches, ne dites rien
Ils vous reprocheraient votre vague à l'âme
C'est, diraient-ils, une fort vaine apathie
Alors que c'est bien tout le contraire :
Je me sens telle une plante lasse et calme
Dans ce bel et bref état de léguminosité
Dans cette lumière blanche et végétative
Ce moment riche de toutes les inutilités.
PLB