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14 Septembre 2017
Redondo Beach est un morceau de Patti Smith qui est sorti en 1975 dans l'album Horses.
Scroll down to find a poem by the French poet Patti Smith likes so much, Arthur Rimbaud, who ceased writing when he was about nineteen.
Elle en avait déjà écrit le texte en 1971, publié dans son livre Kodak en 1972. Elle a dit l'avoir écrit suite à une altercation avec sa sœur Linda dans le Chelsea Hotel. Sa sœur a claqué la porte et a disparu pendant la journée, Patti s'en voulant et craignant pour la santé de Linda.
La chanson parle du suicide par noyade d'une jeune femme suite à une dispute avec l'auteure du texte. La nature de leur relation est lesbienne.
Redondo Beach est une plage du sud de Los Angeles, que Patti Smith décrivait en introduisant la chanson sur scène comme étant un endroit ou des femmes en aimaient d'autres.
C'est un des tout premier reggae fait une personne non jamaïcaine.
Patti Smith - Redondo Beach
En fin d'après-midi, en rêvant dans un hôtel
Nous venions d'avoir la querelle qui t'a fait partir
Je te cherchais, es-tu vraiment partie ?
Je t'ai appelé au téléphone, une autre dimension
Eh bien, tu n'es jamais revenue, tu vois ce que je veux dire.
Je suis partie à ta recherche, es-tu vraiment partie ?
Au bord de l'océan, c'était la consternation
Toutes les femmes se tenant debout d'un air sidéré
Triste description, oh j'étais à ta recherche.
Tout le monde chantait, le corps a été retrouvé
Sur Redondo Beach, et tout le monde est si triste.
Je te cherchais, es-tu vraiment partie ?
Jolie petite fille, tout le monde pleurait.
Elle est la victime d'un doux suicide.
Je te cherchais, es-tu vraiment partie ?
Au bord de l'océan, c'était la consternation
Toutes les femmes se tenant debout d'un air sidéré
Triste description, oh j'étais à ta recherche.
L'employé de bureau m'a dit, le corps a été retrouvé
Elle était petite, un ange aux cheveux blonds-pomme
Je te cherchais, es-tu vraiment partie ?
J'ai pris ma clé, tu n'as pas répondu
Je suis allé dans ma chambre et me suis mie à pleurer
Tu étais petite, comme un ange, es-tu vraiment partie ?
Au bord de l'océan, c'était la consternation
Je me tenais juste debout, en état de choc
Le corbillard partit, et la fille morte, c'était toi
Tu ne me serreras jamais plus car tu es vraiment partie
Ne reviendras jamais plus à moi car tu es vraiment partie
Partie, vraiment partie, vraiment partie, adieu.
Voir aussi mes autres traductions de poèmes chantés de Patti Smith, souvent accompagnées d'un texte d'Arthur Rimbaud traduit en anglais (non par moi) :
http://www.rocktranslation.fr/tag/patti%20smith/
Patti Smith - Redondo Beach
Late afternoon, dreaming hotel
We just had the quarrel that sent you away.
I was looking for you, are you gone gone?
Called you on the phone, another dimension.
Well, you never returned, oh you know what I mean.
I went looking for you, are you gone, gone?
Down by the ocean it was so dismal,
Women all standing with a shock on their faces.
Sad description, oh I was looking for you.
Everyone was singing, girl is washed up
On Redondo Beach and everyone is so sad.
I was looking for you, are you gone gone?
Pretty little girl, everyone cried.
She was the victim of sweet suicide.
I went looking for you, are you gone gone?
Down by the ocean it was so dismal,
Women all standing with shock on their faces.
Sad description, oh I was looking for you.
Desk clerk told me girl was washed up,
Was small, an angel with apple blonde hair, now.
I went looking for you, are you gone gone?
Picked up my key, didn't reply.
Went to my room, started to cry.
You were small, an angel, are you gone gone?
Down by the ocean it was so dismal.
I was just standing with shock on my face.
The hearse pulled away, and the girl that had died, it was
you.
You'll never return into my arms 'cause you were gone gone.
Never return into my arms 'cause you were gone gone.
Gone gone, gone gone, good-bye.
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As Patti Smith has done much to raise the awareness of Rimbaud acroos the pond, I thought it would be good to add a poem he wrote, with its English translation I found on the web below.
Arthur Rimbaud - Le Bateau Ivre
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées
Moi l'autre hiver plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : Je sais le soir,
L'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelque fois ce que l'homme a cru voir !
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très-antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !
J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulement d'eau au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés de punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...
Presque île, balottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur,
Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !
J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ? -
Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesses, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
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Arthur Rimbaud - The Drunken Boat
As I floated down impassive Rivers,
I felt myself no longer pulled by ropes:
The Redskins took my hauliers for targets,
And nailed them naked to their painted posts.
Carrying Flemish wheat or English cotton,
I was indifferent to all my crews.
The Rivers let me float down as I wished,
When the victims and the sounds were through.
Into the furious breakers of the sea,
Deafer than the ears of a child, last winter,
I ran! And the Peninsulas sliding by me
Never heard a more triumphant clamour.
The tempest blessed my sea-borne arousals.
Lighter than a cork I danced those waves
They call the eternal churners of victims,
Ten nights, without regret for the lighted bays!
Sweeter than sour apples to the children
The green ooze spurting through my hull’s pine,
Washed me of vomit and the blue of wine,
Carried away my rudder and my anchor.
Then I bathed in the Poem of the Sea,
Infused with stars, the milk-white spume blends,
Grazing green azures: where ravished, bleached
Flotsam, a drowned man in dream descends.
Where, staining the blue, sudden deliriums
And slow tremors under the gleams of fire,
Stronger than alcohol, vaster than our rhythms,
Ferment the bitter reds of our desire!
I knew the skies split apart by lightning,
Waterspouts, breakers, tides: I knew the night,
The Dawn exalted like a crowd of doves,
I saw what men think they’ve seen in the light!
I saw the low sun, stained with mystic terrors,
Illuminate long violet coagulations,
Like actors in a play, a play that’s ancient,
Waves rolling back their trembling of shutters!
I dreamt the green night of blinded snows,
A kiss lifted slow to the eyes of seas,
The circulation of unheard-of flows,
Sung phosphorus’s blue-yellow awakenings!
For months on end, I’ve followed the swell
That batters at the reefs like terrified cattle,
Not dreaming the Three Marys’ shining feet
Could muzzle with their force the Ocean’s hell!
I’ve struck Floridas, you know, beyond belief,
Where eyes of panthers in human skins,
Merge with the flowers! Rainbow bridles, beneath
the seas’ horizon, stretched out to shadowy fins!
I’ve seen the great swamps boil, and the hiss
Where a whole whale rots among the reeds!
Downfalls of water among tranquilities,
Distances showering into the abyss.
Nacrous waves, silver suns, glaciers, ember skies!
Gaunt wrecks deep in the brown vacuities
Where the giant eels riddled with parasites
Fall, with dark perfumes, from the twisted trees!
I would have liked to show children dolphins
Of the blue wave, the golden singing fish.
– Flowering foams rocked me in my drift,
At times unutterable winds gave me wings.
Sometimes, a martyr tired of poles and zones,
The sea whose sobs made my roilings sweet
Showed me its shadow flowers with yellow mouths
And I rested like a woman on her knees...
Almost an isle, blowing across my sands, quarrels
And droppings of pale-eyed clamorous gulls,
And I scudded on while, over my frayed lines,
Drowned men sank back in sleep beneath my hull!...
Now I, a boat lost in the hair of bays,
Hurled by the hurricane through bird-less ether,
I, whose carcass, sodden with salt-sea water,
No Monitor or Hanseatic vessel could recover:
Freed, in smoke, risen from the violet fog,
I, who pierced the red skies like a wall,
Bearing the sweets that delight true poets,
Lichens of sunlight, gobbets of azure:
Who ran, stained with electric moonlets,
A crazed plank, companied by black sea-horses,
When Julys were crushing with cudgel blows
Skies of ultramarine in burning funnels:
I, who trembled to hear those agonies
Of rutting Behemoths and dark Maelstroms,
Eternal spinner of blue immobilities,
I regret the ancient parapets of Europe!
I’ve seen archipelagos of stars! And isles
Whose maddened skies open for the sailor:
– Is it in depths of night you sleep, exiled,
Million birds of gold, O future Vigour? –
But, truly, I’ve wept too much! The Dawns
Are heartbreaking, each moon hell, each sun bitter:
Fierce love has swallowed me in drunken torpors.
O let my keel break! Tides draw me down!
If I want one pool in Europe, it’s the cold
Black pond where into the scented night
A child squatting filled with sadness launches
A boat as frail as a May butterfly.
Bathed in your languor, waves, I can no longer
Cut across the wakes of cotton ships,
Or sail against the pride of flags, ensigns,
Or swim the dreadful gaze of prison ships.
Source : http://www.poetryintranslation.com/PITBR/French/Rimbaud1.htm#anchor_Toc196916310